Woman JoggingLe sport, contrairement à ce que l’on pourrait penser, est avant tout une activité intellectuelle. Votre cerveau cherche toutes les solutions concernant ce qu’il faut faire et il décide à un autre endroit de la solution à apporter. Ceci est tellement vrai qu’actuellement la fatigue est majoritairement comprise comme intellectuelle (le cerveau, gouverneur central, freine vos performances avant qu’un problème ne survienne au niveau de votre organisme).

Un exemple ? Faites un footing sur une route plane et le même (même durée, même vitesse) sur un tapis de course. Le cerveau n’ayant pas à  décider de la vitesse en permanence, réduira la fatigue et vous serez nettement moins fatigué sur tapis (en général, la Fréquence cardiaque sur tapis de course est inférieure à celle sur route pour une même vitesse et inclinaison).

Imaginez l’état d’activation de l’intellect pour un entraînement où le revêtement n’est pas uniforme, les déclivités, les changements de rythmes permanents, etc…

En utilisant des subterfuges, on peut faire croire ce qui n’est pas au cerveau (lui faire penser que vous courez moins vite, que l’inclinaison est moins importante qu’elle ne l’est en réalité…) et comme par magie, la fatigue est moins perceptible.

Dans cette notion de subterfuge (duper le cerveau) un outil est très intéressant : la musique. Depuis l’avènement des lecteurs MP3, il est rare de croiser un coureur s’entraînant sans cet indispensable outil.

Plusieurs études ont démontré que l’utilisation de la musique permet de tromper le cerveau et de moins ressentir la fatigue. Mieux, dans l’idée de la cadence imposée par le tapis de course, Gebrselassie a battu le record du monde du 2000m (1998) en ayant en tête le tempo de Scatman (sur lequel il a calqué la fréquence de ses foulées). Comme un lièvre imaginaire donc.

Ces améliorations possibles sont telles que les marathons américains (à vérifier si c’est vrai pour tous) interdisent dorénavant l’utilisation des lecteurs MP3 en compétition.

Placebo ou réalité ?

En sachant que l’effet placebo est involontaire, inconscient, difficile de répondre précisément à la question. Très certainement que cela dépendra de chacun.

Néanmoins, Rejeski (1985) a montré que durant les efforts à très forte intensité, les facteurs physiologiques dominent la perception de la fatigue, à l’inverse des efforts à intensité modérée où les facteurs psychologiques seraient prépondérants sur cette même perception. L’intervention de la musique pourrait rendre l’athlète moins attentif aux signaux de son corps et donc ressentirait moins la fatigue. Cette notion disparaîtrait au-delà de 75 % de la VO2max (sport et vie 109).

Quelques études ont même montré des variations (légère augmentation) des taux de lactates sanguins avec la musique avant que la fatigue ne se fasse ressentir (en gros on va plus loin avant de devoir s’arrêter).

Quelle musique ?

Là, 2 notions interviennent : les goûts de chacun et le tempo. Apparemment il faudrait que le tempo de la musique (la rythmique) soit en relation avec votre rythme de séance ou de compétition. Mais toujours en restant sous les 75 % du VO2max.

Mise en garde

Faites quand même attention au volume de votre musique : d’une part vos tympans ne vont pas du tout aimer cela et surtout vous risquez de ne pas entendre un avertissement (en course ou à l’entraînement) vous informant d’un danger éventuel (un vélo, une voiture, un éboulement…). Tout est dans la mesure !

Et vous, c’est avec ou sans musique ?