L’hiver, le froid… vite, une tartiflette, des charcuteries, des viandes grasses pour aider à supporter ce climat qui nous fait frissonner en permanence.
Normal, vous allez dire. Il n’y a qu’à voir les animaux qui font des réserves pour mieux passer la morte saison. Sauf que vous, vous n’hibernez pas. Donc aucun besoin de réserves. Désolé de vous décevoir, il ne s’agit pas d’une bonne raison pour vous laisser aller. Voyons pourquoi.
Quand le froid arrive, on a souvent tendance à manger plus gras, à choisir des plats plus riches en calories.
Cette croyance populaire n’a aucune justification de nos jours. Certes dans notre passé, lointain, la lutte contre le froid était déséquilibrée et la nourriture était une manière d’augmenter les réserves énergétiques qui permettaient ainsi d’augmenter la thermogenèse (les frissons qui créaient de la chaleur par exemple). Et comme la nourriture n’était pas abondante, à disposition régulière. Résultat, on se nourrissait au maximum à l’entrée de l’hiver pour être certain de passer la saison froide.
De nos jours, nous avons la nourriture à profusion et régulièrement. Nous avons des vêtements chauds à disposition. Nous avons le chauffage à tout instant de la journée (à la maison, au travail, dans la voiture, dans les transports en commun…). Cette mise en réserve n’a plus de raison d’exister en France.
Comment se régule la température corporelle ?
Quoiqu’il arrive, notre corps doit être à 37°C. Pour cela, nous avons une fonction interne qui s’appelle la thermorégulation qui permet de produire de la chaleur quand il fait froid ou au contraire d’en évacuer quand il fait chaud. Cette fonction utilise les muscles et des mécanismes métaboliques.
Restez quelques instants dans le froid. Vous remarquerez que vous frissonnez, c’est-à-dire que vous produisez involontairement des petites contractions musculaires. Comme la contraction musculaire a un très mauvais rendement (75% de chaleur pour 25% de production de force), vous avez votre chaudière personnelle.
En même temps, les vaisseaux sanguins se contractent et réduisent le volume sanguin passant à proximité de la peau (pour ne pas le refroidir). C’est pour cela que vos doigts sont plus froids que votre ventre : la circulation sanguine y est réduite au minimum vital.
Pour produire ces micros contractions, vous utilisez de l’énergie : le sucre en priorité. Ce n’est qu’une fois que la quantité de sucre aura fortement baissé que l’organisme va utiliser les graisses.
Or, de nos jours, nous ne restons que très rarement assez longtemps dans le froid et sans nourriture pour taper dans nos réserves de gras. Donc augmenter les lipides dans vos repas sous prétexte d’être en hiver… mauvaise idée : il faudrait 6 à 7 heures de jeûne pour les utiliser réellement.