saidaouitaOu le syndrome du muscle emprisonné.

Chaque muscle est enfermé dans une membrane (l’aponévrose) qui lui donne sa forme, son élasticité et surtout sa solidité. Lorsque vous étirez un muscle, cette peau va avoir un effet élastique qui ramènera ce dernier à sa taille initiale. C’est une partie de ce que l’on appelle l’énergie élastique et elle participe à une très grande part de vos efforts durant le sport (notamment en course à pied).

Cette aponévrose est une sorte de tendon. Elle s’adapte donc à l’entraînement et devient de plus en plus raide (et non rigide). C’est à dire que l’on doit mettre de plus en plus de force pour la tendre et en échange, elle nous apporte plus de force lorsqu’elle reprend sa taille initiale. C’est une bonne chose et c’est ce que l’on rechercher quand on fait du sport.

Le problème vient de cette raideur même : il faut un effort musculaire (du muscle antagoniste) pour l’étirer. Mais un afflux sanguin n’est pas suffisant. Ainsi, puisqu’en faisant un effort physique (course à pied) vous pouvez multiplier l’afflux sanguin par un nombre à 2 chiffres, il risque d’y avoir un manque de place (la congestion douloureuse que les pratiquants de musculation connaissent parfois).

Dans la pratique, cela se résorbe tout seul durant la récupération. Mais lorsque la compression ne provient pas d’un afflux sanguin, mais d’un hématome (claquage, choc au rugby…), il n’y a pas de résorption rapide. Cela empêche la circulation sanguine et les fibres peuvent subir des dommages parfois irréversibles (nécroses par exemple).

Le syndrome des loges

En situation normale (sans chocs ou blessures), le muscle peut facilement gagner 30% de volume par l’afflux sanguin (largement plus que la capacité d’étirement de l’aponévrose). Notamment pour les muscles à l’avant ou sur la face externe de la jambe (les muscles qui servent à tirer le pied). Vous êtes alors obligé de vous arrêter.

Les golfeurs peuvent subir ce souci au niveau lombaire à la suite de séances particulièrement longues (gonflement des 2 gouttières lombaires).

L’avantage, c’est que cela disparaît rapidement. Mais dans le cas du syndrome des loges, elle reviendra dès que vous reprendrez l’effort.

Dans ce cas de figure, évitez de vous étirer en espérant soulager la zone. Cela ne fonctionnera pas. Le phénomène n’est pas lié à un manque d’étirement, de préparation ou autre. Pour l’instant, on parle de manque de chance. On ne sait pas dire pourquoi cela arrive…

Ainsi, oubliez également l’arsenal pharmaceutique habituel (anti-inflammatoires, vasodilatateurs, glace, massage, sur-élévation des membres touchés…). Cela ne fonctionne pas non plus.

Actuellement, le seul traitement efficace (mais pas du tout sexy) est de faire une incision de cette peau recouvrant le muscle afin de libérer la pression interne. Et pas une petite… sur toute la longueur du muscle. Cette opération s’appelle une aponévrotomie.

Comment savoir si l’on a un syndrome des loges ?

Il n’y a qu’un seul moyen de réellement détecter un syndrome des loges : la mesure de la pression à l’intérieur du muscle en question. Oubliez les dopplers, radios, scintigraphies, …